Mmmmm... Quoi de mieux que d'ouvrir les yeux et réaliser après quelques secondes qu'on se trouve à l'autre bout du monde ?... :) Allez... en route !
Nous avons donc doucement repris notre périple et roulé vers le nord, quittant Coober Pedy avec l'objectif d'arriver à Uluru avant la nuit (760km !). A peine après une trentaine de kilomètres, nous passions la Dog Fence : une clôture grillagée de quelques 5300km, symbole malgré elle de toute la démesure du pays. Elle a été construite par les éleveurs en 1880, pour protéger leurs troupeaux des dingos, cloturant ainsi tout le quart sud-est du pays ! Impressionnante, elle est encore entrenue aujourd'hui.
Nous continuons ensuite 4h avant de faire une pause déjeuner, sur une aire de repos située pile poil à la frontière entre le territoire du nord et du sud. Puis nous avalons encore quelques centaines de kilomètres avant de devoir faire le plein à Kulgera.
Cette route est vraiment interminable, c'est grandiose ! Même si le temps semble s'être arrêté, si le paysage ne change pas beacoup, vous donnant l'impression de ne jamais réussir à passer la ligne d'horizon, c'est une expérience inouïe ! Je scrute chaque arbre, chaque dune, chaque animal, je n'en perds pas une miette, je savoure intensément. Mais le bruit des oiseaux venant s'emplafonner dans le parechoc du van m'arrache régulièrement à ma rêverie. (Rhooo, vous vous y attendiez non ? :) Après encore quelques kilomètres, nous finissons par arriver au croisement stratégique : Uluru tout droit - 264Km ou Watarrka à droite - 273Km. Décision ??? DROITE ! Allez, on se garde l'Uluru pour plus tard. Nous poussons encore ces 273km et arrivons au coucher du soleil au Watarrka National Park.
Petit apéro sur une aire de repos... nous pensons dormir ici... jusqu'à ce qu'au loin, nous apercevons un feu de forêt. (Nous apprendrons par la suite que le feu joue un rôle important dans le bush pour le renouvellement de la biodiversité et qu'il est déclenché et contrôle par l'homme selon des coutumes aborigènes). Nous quittons alors les lieux pour nous réfugier au camping du coin.
Nous avons bien fait ! Au bar du camping, nous nous sommes installés au coin du feu, où sont venus nous rejoindre Luke et Tania, un couple d'Australiens avec qui nous avons parlé toute la soirée. C'est aussi pour cette raison que j'aime tant voyager : c'est surtout l'occasion de rencontrer les habitants et d'entrecroiser nos vies.
Le lendemain, après un petit déjeuner entourré de perroquets, nous partions randonner au King Canyon.
Le King Canyon se situe dans le parc national de Watarrka. Une première randonnée d'une heure vous invite à visiter les gorges du canyon et le lit de la Kings Creek. Dès le début, des panneaux explicatifs vous alertent sur les éventualités de croiser quelques serpents et autres animaux locaux. Il ne faut pas sortir de sentiers balisés (les lieux étant toujours sacrés pour les aborigènes, nous respecteront ces indications). Mais lors de cette première "balade" nous étions plus occupés à regarder en l'air que nos pieds : c'est sublime ! Les parois du canyon, d'une centaine de mètres, sont impresionnantes ! Nous arrivions à peine à percevoir les silhouettes des autres randonneurs qui se trouvaient au dessus.
Après cette balade tranquille, nous avons attendu 1h pour faire la suivante, histoire de ne pas randonner en plein caniar ! Et là encore, nous avons été chanceux ! Des français nous ont alertés, juste à coté du parking, qu'un varan passait à seulement quelques mètres de nous !
Ressourcés (heu non, on ne l'a pas bouffé le varan, hein !), nous avons ensuite enchaîné le haut du canyon. Et rapidement, vos jambes sont mises à rude épreuve : une première montée d'un 1/4 heure (oui on passe de 0 à 110m, quand même) vous sèche ! "Heu ouai ! Rappelle-moi le nom de l'étape ? La montée des infarctus !" Ok !
Mais une fois arrivés en haut, nous sommes époustouflés par la vue ! C'est gigantesque ! Ces couleurs et ces facades comme coupées au couteau ! Nous sommes restés un long moment à contempler cette vue extraordinaire et unique !
Nous avons enchaîné ensuite les 4h de randonnées, passant par le jardin d'Eden, un trou d'eau permanent et par les dômes de grés au sommet, sans croiser ni serpent ni araignée. Mais seulement quelques lézards, souris, musaraignes et énormément de mouches ! Encore ces maudites mouches (la chanson qui nous a suivi : Maudites mouches noires) !!!
C'est donc, sans surprise, bien crevés que nous sommes rentrés au camping où nous avons fait la connaissance cette fois d'une famille de français de Nouvelle-Zélande en vacances dans les coins et bu un verre au son du bal musette à l'australienne !
Le lendemain, pas encore complètement remis de nos émotions, nous repartions en direction de l'Uluru (Ayers Rock).
Et après 4 petites heures, nous arrivons au parc national de Uluru-Kata Tjuta où se situe le si célèbre rocher, aussi appelé Ayer Rock. Vieux de plus de 600 millions d'années, l'Uluru est le site le plus sacré des aborigènes. C'est ce que l'on contaste tout de suite en arrivant sur les lieux, l'ambiance étant au rendez-vous, notamment avec les explications du centre d'information du parc. Nous sommes d'abord restés 2h à lire, s'informer et apprendre sur les lieux, la culture et l'histoire aborigène. Chose indispensable, vous permettant de réellement apprécier la "visite", mais surtout de respecter le site. Nous avons alors décidé de suivre la balade autour du socle du rocher et ne pas monter dessus, comme demandé par le peuple aborigène. Mais le soleil montrant déjà quelques faiblesses, nous avons choisi de rebrousser chemi et d'être plutôt à l'heure pour le début du spectacle. Ah bon ? Quel spectacle ?
(Pour ceux qui comptent partir un jour en Australie, je vous conseille de ne pas lire la suite ! Passez directement au paragraphe suivant, vraiment, car peu importe la description que je vous fais ici, absolument aucun mot ne vaut ses instants et je ne souhaite pas vous gâcher ce plaisir !... Mince, j'vous ai donné envie maintenant ? :) )
Je veux parler du spectacle le plus beau de la nature et plus encore à cet endroit du monde : le coucher de soleil sur l'Uluru !
On éteint les moteurs, on sort les chaises, on prend place, on boit une bière et on attend... Et d'un coup, hommes et dame nature se taisent. On arrête presque de respirer et on reste silencieux ne pouvant plus détacher ses yeux du rocher. Il passe alors d'un brun poupre à un ocre intense et puissant. Quelques minutes ensuite, il devient voilet avant de disparaitre avec la nuit. C'est fabuleux ! Je crois qu'ici la nature m'a vraiment bluffé, tellement c'est beau. Un grand moment !
Nous sommes revenus dans le parc très tôt le lendemain matin pour pouvoir profiter pleinement de la journée. Nous avons alors pu contourner entièrement le rocher au petit matin, avant de nous diriger vers Kata Tjuta, en début d'après midi.
La journée était sublime pour cette radonnée de 5h, au coeur des Kata Tjuta (ou les Olgas). Ce sont 36 dômes de grès rouge dispersés sur 35km², ou "beaucoup de têtes" en aborigènes, qui selon la légende, sont autant de géants pétrifiés ici. Moins connus que l'Uluru, elles ne sont pas moins impresionnantes. Le soleil faisant jouer les couleurs de la roche et donnant encore plus de relief aux lieux, nous étions des plus admiratifs. Par endroit, nous croisions des perroquets et par d'autres, nous avions une vue imprenable sur le désert environnant. Sublime !
Et après ces heures d'effort, nous nous sommes offert à nouveau un petit apéro au coucher de soleil, sur Kata Tjuta cette fois, avant de rentrer au camping.
Ce soir là, nous avons abandonné au bush Australien quelques notes de guitare (d'Arnaud) pour clôturer ces 5 jours intenses et inoubliables. Just perfect !